igmarette22

Mardi 3 juillet 2012 à 1:52

http://igmarette22.cowblog.fr/images/medical013.gifEt la journée continue......dans la joie et la bonne humeur .?http://igmarette22.cowblog.fr/images/imagesCAU2XAXE.jpg
Je continuerai ma matinée comme je l'ai commencée....sans parvenir à savoir de quelles pathologies souffre chaque résident afin d'adapter mon comportement.Le principal est fait, comme dira ma collègue une fois la tâche terminée, "les toilettes sont terminées".Sauf "une", dans la chambre qu'il reste, un Monsieur Y est là, la présence de deux soignants est exigée par la responsable.Dès mon entrée dans sa chambre, je commence à comprendre.Elle est fermée à clef. Le lourd trousseau dont nous disposons ouvre la porte.Une odeur presqu'insoutenable me prend par surprise à la gorge. Pourtant, je ne suis pas sensible de nature....Le matelas est par terre. Je note d'un regard le papier peint déchiré, les draps maculés d'urine et d'excréments dans un coin.On dirait qu'il y a eu une tornade pendant la nuit....
Assis tout nu sur une chaise, un homme nous regarde de manière agressive, apparemment, prêt à bondir sur l'une de nous.Et son choix se porte....sur moi !Je n'ai pas le temps de me jeter sur le côté afin de l'éviter. Le vieil homme m'empoigne par derrière et me plaque contre le mur en criant des mots obscènes à tue-tête, ponctués de mouvements contre mon dos.Bien que surprise par sa force, mais surtout en colère de ne pas avoir été prévenue de son penchant, je le retourne et le pousse sur la chaise avec précision. Je ne suis pas "un lapin de 6 semaines", j'ai travaillé dans des services fermés en Psychiatrique, et dans ces cas là, je suis réactive.Ma collègue, d'un geste, d'un seul, empoigne la sangle, et pendant que je le maintiens, elle l'attache à la chaise. Un ballet bien orchestré, avec rapidité, Monsieur Y n'a pas eu le temps de protester.J'ai toujours été contre le fait de maintenir un résident de cette façon, mais je me rend bien compte que "la contention" (on n'attache JAMAIS une personne, on la CONTIENT), est inévitable dans certains cas, autant pour nous, que pour eux.Pendant que nous lui ferons sa toilette, nous prendrons garde aux coups de pieds, ainsi qu'au morsures et autres crachats.L'une le tient, l'autre le lave, et cela ne lui plait absolument pas !Je préconise et j'essaie toujours de faire mon travail en verbalisant les actes, en parlant au patient, mais je me rend rapidement compte que rien n'y fera.Je sais qu'il comprend ce que je dis, mais cela le rend fou de rage et décuple ses forces, alors, pour la première fois de ma carrière, je fais la toilette dans le silence, résolue à éviter les coups.A chaque fois que j'essaierai de le calmer, avec douceur, ou plus durement, ce patient hurlerades obcénités à mon égard, les yeux injectés de sang, la langue pendante.Je me demande s'il est bien au bon endroit dans ce foyer....Enfermé dans une chambre, attaché la plupart du temps, aucun traitement ne semble agir sur lui.....mais cela n'est pas de mon ressort, juste celui de l'équipe soignante gradée et de son médecin.Nous, les "petites mains", sommes là pour le rendre présentable en salle commune.La sangle est cachée par un plaid, rien ne laisserait imaginer le mal que nous avons eu à effectuer ce soin basique, que cela nous a pris 45 minutes, nous sommes suantes et il faut encore ranger la chambre et changer les draps. Salle commune, le midi Tout comme mon début de journée, le midi, c'est la grande débrouille.Je conduis les patients avec mes collègues à leur place, dans une salle qui ressemble à un réfectoire. Chacun portera un "bavoir".J'ai toujours vécu les moments des repas comme un grand "n'importe quoi" dans les maisons de retraite. Une seule AS peut "nourrir" jusque 4 personne en même temps !Je passe outre le fait qu'il faut beaucoup de dextérité et de mémoire pour éviter de se tromper !Les "anciennes" y parviennent avec facilité. Les nouvelles diplômées suivent et commencent par deux, puis trois....Tant de bouches, si peu de mains......Certains résidents prennent leurs repas avec autonomie, mais piochent aussi dans l'assiette de leurs voisins, ce qui provoque des drames et des disputes, et parfois des coups échangés, la nourriture faisant alors usage de projectile.Quelques personnes ne verront jamais le réfectoire.Ces dernières sont confinées dans une petite salle à l'écart en compagnie d'un soignant.Bouillie, et nourriture mixée les accompagnent.Bécquée quotidienne, le plus souvent dans le silence, elles mangent, ou plutôt "ingurgitent" avec docilité. J'ai vu des soignants mélanger dans une assiette, l'entrée, le plat, et écraser le fromage en une mixture répugnante pour aller plus vite. Je ne les juge pas. J'imagine que faire tous les jours les mêmes gestes dans l'indifférence de la hiérarchie toujours préoccupée par le rendement, est loin d'être motivant.La plupart des personnes soignantes sont en Burn out, il n'y a pas assez de personnel, pas assez de moyens matériels et humains, tout est axé sur la productivité et la rapidité. Comment ne pas oublier ce qui nous est enseigné dans ces conditions .?Les jeunes diplômés prennent leurs fonctions avec le sourire, si leurs stages se sont bien déroulés, ils tomberont de haut face à cette réalité. J'ai vu des filles se chamailler pour un fauteuil roulant. Un seul pour 6 chambres, il est vrai qu'il y a de quoi. Quand l'heure des repas arrive, il est plus pratique et rapide d'emmener la personne en fauteuil plutôt que de la faire marcher sans être convaincu qu'elle y parviendra jusqu'au bout.C'est dangereux, et fatiguant pour le patient.Les diplômés qui ont eu "la chance" de voir le côté obscur du métier lors des stages, prendront leurs fonctions dans l'espoir d'avoir signé dans un service gériatrique "convenable" et croiseront les doigts.Cette soignante à qui j'avais dis que c'était inhumain de mélanger les 3 plats dans une même assiette, m'a confié avoir eu des mots avec la hiérarchie car elle n'était pas assez rapide pour donner les repas.Elle avait été convoquée, motif : trop lente et pas assez réactive.En clair, on lui reprochait son implication, sa douceur et son humanité.La dévotion n'a pas de mise dans de tels services, au détriment, bien entendu, et comme toujours, des patients.J'ai constaté qu'une seule chose préoccupe de manière répétitive, les cadres de santé dans ces services, le fameux "pipi-caca"; ou, la fonction d'élimination de la personne âgée.Tout un programme.Des feuilles à l'usage des soignants, des croix à apposer chaque jour, il ou elle a fait 'quoi' ? Les constipations sont étroitement surveillées.Le cas échéant, la guerre est déclarée à coup de médicaments laxatifs sous toutes leurs formes, suppositoires, gelées, lavements....Heureusement, certains cadres soignants comprennent aussi les bienfaits de la marche, même à petites doses, et d'une alimentation adaptée à chaque cas. Certes, cela est contraignant, mais à la vue des tarifs appliqués, c'est un minimum !Chaque établissement dispose d'un nutritionniste, et pourtant on peut en douter lorsque l'on voit ce que l'on donne à manger à des personnes alitées.Donc, dans ces fameuses petites pièces à l'écart, "on" nourrit, on force parfois l'ouverture de la bouche avec la cuillère, une bouchée, l'une après l'autre dans une indifférence totale, une fatigue perceptible du soignant, oserais-je dire, un "ras-le-bol"....Et la journée pour cette équipe se terminera avec moi, par les couchers, c'est l'heure de la sieste.

Chemin inverse. Les mêmes gestes que le matin, on couche les résidents pour quelques heures après avoir vérifié d'un oeil avisé l'intégrité du fameux change, remplacé par un autre si besoin, et seulement si, car les établissements font beaucoup d'économies sur les couches, bien que facturées aux familles.Les personnes les plus valides restent dans la salle commune devant une télévision toujours allumée sur la même chaine. Elles s'endorment, sans doute bercés par le son, sanglées dans leurs fauteuils roulants dans l'indifférence générale.

Alignés, têtes penchées, corps fatigués et douloureux pour certains, positions inconfortables pour d'autres.

 





 

Samedi 30 juin 2012 à 20:28

 
I- Initié par "Cannibal Holocaust", popularisé par "Blair Witch", le genre du "found-footage" et ses vraies-fausses images retrouvées est aujourd'hui omniprésent sur les écrans.

Un premier film suscite la polémique,

il s'agit de "Cannibal Holocaust" de Ruggero Deodato sortii en 1980.
NOTE : 6/10 (je prends compte de la date de sortie du film)


http://igmarette22.cowblog.fr/images/cannibalholocaust.jpgUne équipe de journalistes composée de trois hommes et une femme se rend dans la jungle amazonienne à la recherche de vrais cannibales. Bientôt, la troupe ne donne plus aucun signe de vie. Le gouvernement américain décide alors d’envoyer une équipe de secours sur place. Celle-ci retrouve, grâce à une tribu amazonienne, les cassettes vidéo de la première équipe, qui renferme le terrible secret de leur disparition…(1)


A proprement parler, il ne s'agit pas réellement d'un film d'horreur, mais plutôt d'un nouveau genre de cinéma, une nouvelle façon de montrer des images cruelles, sadiques, parfois, souvent, pornographiques.
Mais ce n'est que mon sentiment très personnel sur ce film.

Quand j'avais 12 ans, j'ai entendu parler de la sortie de "Cannibal Haulocaust" comme un film très controversé,
interdit dans plus d'une soixantaine de pays, flanqué d'un classement X, un OVNI dans le cinéma !
Il reste cruel dans son tournage, une tortue des rivières, un singe, un rat d'eau, ont été sacrifiés cruellement, j'imagine pour donner une ambiance plus que réaliste aux scènes (écoeurantes et choquantes pour une protectrice active des animaux !), et surtout, contribuer un sentiment de malaise extrême aux spectateurs.
Néanmoins, ce film reste dans les annales il montre que l'on peut aller très, très loin dans la représentation de l'horreur absolue et passer outre la censure !
Un film, donc, qui ne fait pas dans la dentelle, même si les effets spéciaux sont perceptibles, il est le préquel des principaux codes des films tournés en caméra subjective. 



Le projet "Blair Witch" de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez sorti en France le 28 Juillet 1999
NOTE : 6.4/10


http://igmarette22.cowblog.fr/images/imagesCAC0COUW.jpgTrois étudiants en cinéma tournent un documentaire sur la légende d'une sorcière, vivant dans la forêt de Blair, lorsqu'ils disparaissent mystérieusement après s'être égarés. Le film est la bande vidéo qu'ils ont enregistré, retrouvée une année plus tard sur les lieux de leur disparition, par la police.(1)

A noter que Daniel Myrick et Eduardo Sánchez ont réalisé, scénarisé et monté leur film avec un budget de 25.000 $., qu'il ont reçu la récompense du prix de la jeunesse en 1999. 
Mais, à mon avis, leur véritable coup de génie, c'est d'avoir réalisé une fabuleuse opération marketing sur internet, où furent diffusées des rumeurs faisant passer le film comme un authentique documentaire et suggérant une réelle disparition des trois protagonistes et qui générera au passage le premier buzz viral sur la toile 
C'est le premier film de ce nouveau genre que j'ai été voir en salle obscure, et je dois avouer que ce fut bluffant !
Sans doute parce qu'aucune musique ne vient s'interposer dans le jeu des acteurs, et que le tournage a été effectué en noir et blanc, surprenant au 1er abord ! J'ai trouvé ce que j'étais venue chercher dans cette salle, une peur certaine ! Nous étions une dizaine de spectateurs, ce qui est très peu dans une grande salle, l'ambiance était là, quant au décor du film : la forêt, dense, profonde et terrifiante du Maryland, le tout englobé autour d'une véritable légende, que demander de plus !

Simplement une explication sur la fin du film, qui reste, pour moi, assez trouble, se confondant avec la vengeance d'une sorcière pas très contente, voir, furieuse, ou d'un tueur en série, (un tueur d'enfant, Rustin Parr, est évoqué dans le film), mais aussi et peut être, l'un d'entre eux.....
http://igmarette22.cowblog.fr/images/pssblairwitch.jpg


Pour celles et ceux qui ont vu le film, voici un lien que j'ai trouvé pour ma part, très intéressant, drole et surprenant afin d'en savoir un peu plus sur les questions que nous avons été certainement nombreux à nous poser :
http://membres.multimania.fr/zinzinzone1/cadre.htm







"Le dernier exorcisme" de Daniel Stamm sorti en France le 15 Septembre 2010
NOTE : 5.5/10


http://igmarette22.cowblog.fr/images/19473288jpgr160240b1D6D6D6fjpgqx20100706062204.jpgQuand il arrive dans une ferme, le révérend Cotton Marcus s’attend à réaliser un simple exorcisme sur un fanatique religieux troublé. Cependant, il est contacté en dernier recours pour aider une adolescente, Nell, possédée par un démon (1)

Bon, je dois avouer que jai été sceptique sur ce film, qui commence bien,certes,
un documentaire un brin simpliste sur la vie d'un révérend , Cotton Marcus, aux méthodes plus que douteuses dans sa paroisse, légèrement prétentieux même et imbu de sa petite personne....vous l'aurez compris, ce personnage m'exacerbe, et ne me plait pas !
Mais il y une histoire DANS l'histoire, et c'est ça qui est intéressant. Ce prêtre a perdu ses valeurs, et sans doute aussi sa foi, de plus, il ne croit pas au surnaturel mais plutôt à la psychiatrie et à la manipulation mentale.
Sur le prétexte d'un reportage il va accepter de pratiquer un exorcisme mêlant convictions psychiatriques, vaudou et oudou, dans une contrée perdue en Louisiane, quelque peu hostile, et va se retrouver avec toute l'équipe du tournage face à lui-même.
Il devra alors affronter sa remise en question face à ses croyances très ébranlées pour sauver  Nell avant qu'il ne soit trop tard pour elle...comme pour eux.





"Atrocious " film espagnol de Fernando Barreda Luna sorti le 11 Avril 2012.
NOTE : 2.7/10 (pour les longueurs)


http://igmarette22.cowblog.fr/images/AtrociousAffiche.jpgAvril 2010. Trois jeunes disparaissent en enquêtant sur une légende urbaine. Les trois corps, défigurés, ont été retrouvés. Les images qu’ils ont tournées aussi…(1)

Me voilà très ennuyée, car si le film semble long, sans issue, et voué à un certain ennui pour celui qui le regarde,
il faut ABSOLUMENT le visionner jusqu'à la fin....!
C'est, certes, un peu dommage que seul le final apporte sa grande surprise au spectateur, mais Pouf ! C'est du cinéma ES-PA-GNOL, et pis c'est tout......et sincèrement, je ne m'attendais pas du tout à cette issue.....alors, un peu de patience, et même si beaucoup le compare à un "paranormal activity", je ne suis pas convaincue qu'ils l'aient regardé jusqu'à la fin.
C'est quand même dommage qu'il n'ait pas été mieux "construit", l'intrigue était bien présente, et le film commence vraiment dans les dernières 30 minutes....grrr !






 

http://ts1.mm.bing.net/th?id=H.4861289611329920&pid=15.1"Paranormal activity 4"2012
de Henry Joost, Ariel Schulman
avec Katie Featherston, Kathryn Newton

6.5/10


Sursauts, présence invisble de "Tobby", secrets de famille, climat glauque, PA4 reprend le scénario des 3 premiers opus avec succès.


Si Paranormal Activity 4 suit en date la sortie de Paranormal Activity 3, chronologiquement, l’histoire se déroule cinq années après les faits relatés dans Paranormal Activity 2, tourné en 2010.


Ressenti personnel :

Sincèrement, je n'ai pas trouvé ce film aussi nul que les critiques voulaient bien le laisser penser.

Mes notes pour les 4 sont :

►  1er opus : 7/10 - convainquant.


► 2nd opus: 4/10 - Non abouti, quelques bonnes scènes cependant.


► 3ème opus : 8/10 - réellement flippant ! Le meilleur !


► 4ème opus : 6.5/10 - quelques incohérences.






"Sinister" de 2012 de Scott Derrickson
avec Ethan Hawke, Juliet Rylance
5/10


http://ts3.mm.bing.net/th?id=H.4691702868347506&pid=15.1





Avec "Sinister", les codes des films d'horreur sont respectés.
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Ellison est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille.

L'ambiance musicale et/ou sonore de ce film contribue à nous faire ressentir un mal être, une oppression qu'Ethan Hawke parvient à transmettre également au spectateur.
Surprenant et bluffant. 





Dimanche 24 juin 2012 à 20:11

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Fraîchement remerciée de mon poste d’assistante commerciale, que j’occupe depuis 8 ans dans une grande entreprise de la région, me voilà, écœurée, desespérée, en colère, mais bien entendu et surtout, « demandeuse d’emploi » !
Je n'ai pas l'envie de reprendre l'exercice de ma profession d'aide-soignante dans l'immédiat, je souhaite le faire "par choix", et non "par obligation".
Mes dernières expériences dans ce contexte m'ont minées, et depuis plus de 10 ans, j'excerce le métier d'assistante commerciale, redevenir "soignante" serait compliqué dans l'immédiat.

 
Longtemps attirée par les métiers liés à la mort, si l’on peut le dire ainsi,
J’aimerais avoir la possibilité de faire un stage dans une entreprise de pompes funèbres afin de savoir si j’ai l’envergure, le potientiel, et les qualités requises pour excercer auprès des défunts, et des familles endeuillées.
 
Je me suis renseignée, et effectué plusieurs bilans de compétences,
Le métier d’assistante funéraire me conviendrait parfaitement, de nature, discrète, et ouverte à la fois, très à l’aise quand il faut réconforter et écouter, je sais que ce métier également à profil commercial me plairait, et j’ai envie de le découvrir sur le terrain.
 
J’ai également, au détour des pages WEB, découvert, le métier de Thanatopracteur,
Qui, lui, requiert une année de formation, je décide d’en découvrir plus avant de tenter ma chance, car les écoles ne sont pas du tout situées dans ma région, et cela demandera un sacrifice financier important, entre le logement et le coût de la formation.
 
Dans mon malheur, nous avons eu deux décès très proches dans la famille, mon papa en 2005 et ma sœur en 2006. Je décide donc de demander à l’entreprise de pompes funèbres qui s’est occupée de leurs funérailles respectives de me prendre en stage pendant 3 semaines.
 
Marc et Pierre me reçoivent avec chaleur et me donnent rendez vous le lendemain à 07h.
Marc me fait visiter l’endroit qui a été complètement restauré, c’est magnifique, reposant et une ambiance zen en découle. Les couleurs murales sont douces, une fontaine a été mise dans la salle des familles, c’est vraiment très beau. Tout a été décoré avec goût, les tableaux, les canapés……

Ils disposent de 9 chambres funéraires, ou salons, chacun est décoré de manière différente,
Soft dans tous les cas.
Elles disposent de deux portes. Une sert à la famille, et l’autre au personnel de l’établissement uniquement pour le transport du corps, l’entrée du cercueil, la préparation du salon etc….
Cette porte donne accès à la salle de thanatopraxie, et d’habillage du défunt, aux cercueil que la famille a choisi, aux différents linges, tels que les capitons, croix, recueils de condoléances, draps blancs.
Le garage, enfin, jouxte ces pièces, deux véhicules et deux utilitaires y sont garés.
 
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Je suis dans l'antichambre de la mort….
 
 
Demain j’ai rendez-vous avec Pierre à 07h00, c’est lui qui va me faire voir travail de « terrain ».
 

J’angoisse un peu, mais c’est mon choix, je dois donc assurer moralement !

Je dois surtout réussir à faire abstraction de mon passé, et peut-être, réussir, ce que je souhaite au plus profond de mon être, à faire le deuil de ces deux être chers, disparus bien trop tôt, et dont je rêve chaque nuit depuis si longtemps.....

Je ne souhaite pas "banaliser" la mort, mais simplement essayer de l'apprivoiser......





Dimanche 24 juin 2012 à 20:10

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Je vous engage, si vous avez la possibilité, de regarder cette série,


http://igmarette22.cowblog.fr/images/thanatopraxie3-copie-3.jpgMais, avant tout, je dois vous expliquer ce qu’est la thanatopraxie ou «formolisation », tout en restant profane afin de vous livrer simplement mon ressenti et mon regard extérieur par la suite.
 
Quand un défunt arrive dans un établissement, le froid ou des procédés chimiques assure la conservation du corps dans l'attente de la mise en cercueil.
A la technique de préservation temporaire et adaptée de la personne défunte viennent s'ajouter l'habillage puis les soins cosmétiques (manucure, maquillage et coiffure.
Dans tous les cas il s'agit de limiter provisoirement le processus naturel de putréfaction qui se met en œuvre dès la mort.

Ceci permet aux proches :
  • de veiller un corps aseptisé (environ 90 % de germes en moins) diminuant par-là les risques sanitaires ;
  • un deuil facilité par l'image du mort que la thanatopraxie reconditionne voire recrée, ne serait-ce qu'à l'aide d'artifices, elle facilite considérablement le travail de deuil (ces injections formolées ne sont pas et ne remplacent pas le maquillage, la coiffure et l'habillage)
  • une mise en attente du corps (en cas de manque d'officiant religieux, en raison d'attentes plus longues aux crématoriums, ou enfin pour la conservation d'un cadavre devant être transporté vers un pays lointain (contrainte légale).
Durant ce stage, je serai avec une jeune femme, prenant la suite de son père, et visiblement passionnée par son métier, je l’appellerai « Lucie ».
 
 
Pierre et moi avons donc pris en charge cette maman décédée à son domicile dans la nuit.
Nous sortons le brancard à notre arrivée, et Pierre le dirige vers la salle de soins, où nous attend déjà la thanatopractrice, Lucie.
Salutations effectuées, cette jeune femme est à l’inverse de l’image que je me faisais d’une personne exerçant cette profession.

Comment, en effet, décrire Lucie. ?

Elle est grande, svelte, naturellement belle je dirais. Ses longs cheveux blonds noués en une simple queue de cheval, des yeux bleus qui vous regardent avec franchise, la sympathie qui émane de sa personne me pousse humainement vers elle.

Je pensais tomber sur un homme froid, sec, âgé, et me voilà en face d’une jeune femme qui pourrait tout aussi bien exercer le métier de mannequin !

C’est fou les idées reçues que l’on se fait de certaines professions…..

 

Dimanche 24 juin 2012 à 20:01

Lucie m’accueille donc dans la salle avec une grande poignée de mains, un sourire éclatant, le tout accompagné d’un clin de d’œil complice.

Avec l’aide de Pierre, Madame Y est posée avec douceur sur la table d’examen, celle-ci ressemble à celles que j’ai aperçues dans les salles d’autopsies des hôpitaux.

Lucie commence à déshabiller la défunte, avec des gestes rapides et efficaces, Pierre lance la conversation sur le film de la veille, cette ambiance semble si « ordinaire » que c’est déroutant pour une néophyte comme moi ! Finalement, Pierre nous annonce qu’il s’occuper de la chambre funéraire et faire divers papiers pendant que je regarde le soin de conservation.
 

http://igmarette22.cowblog.fr/images/220pxThanatopraxieUtensilsusedforembalmingOK.jpg

 

Lucie commence par me décrire les instruments qu’elle enlève de sa mallette et qui vont lui servir pour ce soin, tels que des scalpels, crochets, séparateur, pinces à mécher, ciseaux, pinces à clamper, pinces serre-tubes, aiguilles courbes, fil..., certains me sont familiers, d’autres, pas du tout. Ces derniers sont disposés sur une tablette. Elle va également utiliser un bocal d’injection avec une pompe électrique et un bocal de ponction.

Tout le matériel étant disposé, elle commence à effectuer des tractions et des massages sur le corps de la défunte ceci, m’explique t-elle, afin d’abaisser la rigidité des membres.
Pour le moment, rien ne m’effraie dans ses actes, malgré tout, l’ambiance est étrange, je sens vaguement, comme une odeur de mort, des essences inconnues dans l’air, comme un pièce qui n’aurait pas été aérée depuis plusieurs jours.

Les cheveux sont lavés à l’éponge, les orifices naturels avec du coton et du formol.

Lucie positionne également la bouche de manière à lui faire esquisser un léger sourire, et effectue une petite ligature de celle-ci.

Elle m’explique que dans le cas des enfants, la bouche est laissée entre ouverte, l’image de ceux-ci en est plus douce, plus naturelle, et donc, moins choquante pour les familles.

Je me demande comment on peut effectuer un soin à un enfant….cette image ne passe pas le barrage mental de mon cerveau.

Je suis une maman, et je ne parviens pas à imaginer que je pourrais dépasser cette limite. Curieusement, ce métier devient cruel, voir inhumain dans mon esprit et atteint ses limites. Je peux et j’arrive manifestement à supporter et même à trouver du plaisir dans la technicité de cette profession auprès de personnes âgées ou décédées « naturellement », mais je n’arrive pas à me projeter dans le cas d’un corps d’enfant ou de jeune adulte.

Cela me renvoie à la cruauté et l’injustice de la mort qui ne devrait normalement pas se produire avant un âge avancé. Car la mort est rupture. Une rupture définitive et irréversible qui prend tout son sens dans ce qu’elle a d’insoutenable et d’inacceptable à travers ce qu’elle laisse : le corps mort de l’être aimé voué au pourrissement, au sein d’un cercueil, ou destiné à être brûlé, durant une crémation….

Je me souviens d’un adolescent décédé pendant un stage durant mes études d’aide soignante, je n’avais pas lu son dossier, mais avais simplement su qu’il avait subit une opération du cœur quelques mois avant son hospitalisation. Malheureusement, elle n’avait pas suffit à guérir son cœur très malade, et celui-ci était décédé durant ma formation. J’étais restée professionnelle, et n’avais pas montré mes sentiments dans cette chambre, j’avais rangé ses effets, ôté les fleurs, mais la présence de ce jeune défunt dans son lit, entouré de ses parents, m’avait empêché de trouver le sommeil les jours suivants. Je ne concevais tout simplement pas que l’on puisse mourir si jeune….il n’avait que 17 ans.

Je comprends maintenant que ce n’est pas l’image de son corps sans vie qui m’avait choquée, mais simplement la douleur de sa famille ; la vue de son petit frère, lui tenant la main et lui demandant de « revenir », l’incompréhension de ses parents face aux explications des médecins…et le manque d’intimité dans cet hôpital pour ses proches qui tentaient vainement d’intégrer la perte de leur enfant, de leur frère.
Face à Lucie, je réalise que je ne pourrais sans doute pas supporter d’intervenir dans le cas de jeunes défunts, pire, de nouveaux nés….mais je me rend bien compte de l’importance de cette « mise en scène » qui fera prendre son sens au rite des funérailles, le cadavre servant de support physique vers une séparation définitive.

Mes pensées fusent et Lucie est déjà à l’œuvre afin d’extérioriser l’artère carotidienne d’une incision nette et précise. S’en suit la mise en place de la canule d’injection afin d’y introduire 2 litres de formol.

http://igmarette22.cowblog.fr/images/imagesCAGNNWEV.jpgLe drainage et la ponction du corps prendront environ 30 minutes. Je commence à percevoir les effluves corporelles dont m’a parlé Lucie il y a peu, elle m’a prévenu qu’elles pourraient me gêner, et que je pourrais sortir si je me sentais mal. Ces émanations sont liées au drainage des gazs, Lucie a en effet retiré les liquides excédents et les gaz contenus dans les cavités et les organes. À l’aide d'un trocart ( tube de métal allongé avec un embout, relié à un système d' aspiration ) inséré par une petite incision pratiquée près du nombril. Cette action permet entre autres de retirer le surplus de sang, l'urine, le contenu de l'estomac, les gaz intestinaux...
Les odeurs me sont inconnues, plus fortes et plus pénétrantes que toutes celles que j’ai senties jusqu’à présent.
Lucie m’explique avec tact que l’on s’y fait, et fait un rapprochement avec mes premières toilettes en gériatrie. C’est vrai que la première fois, j’ai rêvé de pouvoir ouvrir la fenêtre et que, soins après soins, je m’y suis habituée, jusqu’à ne plus sentir ces odeurs.

http://igmarette22.cowblog.fr/images/imagesCAGRSXYS.jpgIl est maintenant temps de recoudre les incisions faites précédemment, de jeter un dernier coup d’œil et de vérifier qu’il n’y a aucun suintement sur ces dernières.
J’aide Lucie à habiller Madame Y, d’un joli tailleur gris, à remettre sa chaîne autour de son cou, une légère touche de maquillage et la coiffure, enfin, succèderont à la préparation technique du cadavre.
Je contemple le corps, et réalise les modifications apportées en 2h. Ce corps sans vie est magnifié en quelque sorte.

En effet, c’est bien l’image d’une défunte « presque vivante » qui s’offre à mes yeux, la dépouille de Madame Y pourra désormais être exposée lors de la dernière visite et des derniers hommages sans qu’aucun stigmate de sa mort ne vienne entacher le souvenir de son vivant

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